Le Reculet

Sur le toit du Jura.

Avant de se prolonger dans le pays helvète l’ouest du massif jurassien se hérisse de ses plus hauts sommets, le Crêt de la neige et le Reculet. C’est l’ascension de ce dernier que nous avons entrepris pour l’une des dernières escalades de la saison. Du parking du Tocian la pente est tout de suite raide et alterne les chemins forestiers et les parties empierrées ou aménagées avant de déboucher sur une large vallée herbeuse où paissent des troupeaux de bouquemois ou de chamequins. Nous montons par un sentier étroit à flanc de rocher profitant d’un panorama contrasté puis soudain nous sommes en vue du Reculet qui offre sa croix métallique à tous les vents. Nous nous y arrêtons quelques instants le temps d’apprécier la performance et pour Bernard de récupérer sa casquette qui l’a mystérieusement devancé sur le faîte. Nous redescendons au milieu des gentianes printanières et de Koch sous un soleil soudain plus lumineux jusqu’au Crêt de la neige où nous nous attardons au milieu de roches pavant le sol et d’arbres squelettiques se tordant de blancheur. Un endroit à l’abri du vent nous accueille pour le casse-croûte tandis que des nuages se font soudain plus menaçants. Dans un premier temps la descente est agréable au milieu de vaches qui semblent avoir retrouvé leur sérénité légendaire après leur coup de folie de la semaine précédente. Au refuge de Curson nous admirons en particulier les salers aux cornes impressionnantes et à la robe rouge foncé. Puis la descente devient pénible et toute en retenue sur des chemins caillouteux qui sollicitent les genoux. Il y a bien quelques pauses, le temps pour Jean-Pierre de nous exposer sa théorie des maladies nosocomiales mais le souci de chacun est bien de regarder où il met les pieds. La pluie, dans la journée parfois menaçante, attendra notre retour pour se manifester. Aboutissement d’une saison de marche pour les uns, ultime test avant les séjours estivaux pour d’autres, le Reculet nous aura enfin livré ses secrets.