Le ratelier.
Le tour de ratelier. Plutôt à propos des bovins, mais pour une fois ce sont bien des bipèdes, en l’occurrence 15, qui se sont élancés en ce vendredi matin par un sentier pentu tapissé de feuilles. Alors que le soleil paresseux tarde à Lhuire au loin des moutons paraissent figés comme sur un tableau tandis que devant nous le village de L’abergement de Varey flanqué du hameau de Dalivoy surgissent d’un vallon. La montée est continue par des chemins propres pour arriver à la ferme de la montagne et à son mémorial (22 résistants massacrés par 250 allemands) et au village de Nivollet où le « lavoir du bonjour » nous sert d’auberge. L’après-midi le soleil est plus présent dans la longue descente qui nous mène à St Jérôme apercevant de temps à autre le Riez tantôt encaissé tantôt surgissant en cascades. Des vaches pensives attendent de rentrer à l’étable, de quitter un ratelier pour en retrouver un autre plus acceuillant.Nous passons aussi devant une excavation rocheuse et moussue sur laquelle est gravée « aucun baiser juste… » laissant chacun à ses fantasmes. L’église de St Jérôme est l’une des rares à posséder un pupitre extérieur pouvant supporter un missel de grande dimension mais comme beaucoup d’autres à la révolution elle a eu ses cloches fondues pour en faire des canons. De l’église à la scierie, comme du missel aux planches il n’y a parfois qu’un pas, mais la rêverie d’un pierrot à la tête enfarinée et la silhouette bien membrée d’un homme de bois nous rattachent à la vie. La recherche du temps perdu est comme celle d’un bistrot mais il y a des proustiens dans la bande et si ce n’est pas du côté de chez Swann c’est du côté de la gare que nous attend notre madeleine habituelle. L’égrafigneur. Statistiques 16,5 km. dénivelé 607m.