De St Sorlin à Soudon.
Le secret de Soudon.
En ce milieu de matinée le soleil d’hiver projette des ombres rasantes contre les murs et éclaire d’une douceur diaphane le rocher de la Pouponne et les ruines du château. Nous empruntons la « montée de l’église » passant devant la maison fresque Saint Christophe pour arriver au chemin pierreux que nous devons emprunter. C’est le début d’une ascension de quatre kilomètres par des chemins durcis par le gel, souvent tapis de feuilles craquantes ou parsemés de flaques gelées si ce n’est de résidus neigeux. Des parties plus planes, comme au Bessey et son imposante bâtisse, nous permettent de souffler et d’arriver dans les meilleures conditions à cette vue exceptionnelle sur les méandres du Rhône et sur le barrage de Sault-Brenaz avec comme toile de fond les cimenteries Vicat et plus loin encore la centrale mort-née de Creys- Malville. Nous descendons à flanc de coteau sur Souclin que nous traversons pour atteindre Soudon où le secret de polichinelle nous est confirmé ; ce sera la tête de veau ! Elle nous est servie tremblotante dans un semblant de carapace circulaire que l’assaut de fourchettes déterminées rendra vite illusoire. Elle sera suivie d’un gratin des chartreux dont la composition donnera lieu à polémique les partisans des épinards l’emportant d’un fond d’artichaut sur ceux des côtes de bettes. Unanimité par contre pour reconnaitre les talents de Marie-Christine croquant sa voisine Céline avec plus d’envie que sa part de tête de veau. Unanimité masculine aussi pour reconnaitre que les dames font beaucoup d’honneur à la production vinicole locale. Mais tout a une fin et après que Robert , l’organisateur de cette journée, ait rincé nos tasses d’une délicieuse liqueur tandis que Jean-Pierre soulageait les gorges enflammées, chacun reprit ses bâtons et le chemin du retour. Un chemin agréable dans le soleil couchant et s’il fait un peu frais au fond des combes le bruit de l’eau qui s’écoule rend les sentiers riants comme nous l’auront été nous mêmes toute cette journée. L’égrafigneur.